L'annonce

On était là à regarder la Chine monter un hôpital en une semaine.

Le Coronavirus allait les balayer.

On les regardait fermer une ville, une province puis un pays tout entier.

On pouvait serrer les fesses.

En France, le pire est annoncé dans quelques jours au mieux. Déjà les rumeurs vont bon train. Mon travail est stoppé net depuis ce midi. On a fini une série de consultations. Pour une raison évidente, les interventions au bloc sont arrêtés pour une semaine. On libère les lits pour accueillir les malades de l'hôpital public. Dans mon activité plus administrative, les consultations se sont enchaînées comme à l'accoutumée. Mais demain il en sera toute autre. Seuls les patients en suite d'opération seront vus. Je suis donc au chômage technique sans savoir si la solidarité nationale va pouvoir toutes et tous nous aider.

Alors je suis rentré. J'ai fait quelques courses de base en rigolant devant les caddies surchargés à Ploubalay. Je n'aurais peut-être pas du me moquer.

Mis à part le rayonnage des pâtes, on trouvait de tout. Ayant oublié le shampoing (pas pour moi), les cotons-tiges et du papier (pour l'imprimante), un arrêt était nécessaire à Erquy. Autre lieu, autre ambiance, les caddies étaient remplis de sacs de terreau et de matériels de jardin. 

Une fois rentré, le sac de travail est rangé. Mme Margaud prépare sa reprise de travail dans quelques jours avec beaucoup de sérieux. Melle C. vaque à ses occupations de lycéenne au chômage et profite du soleil pour la première fois depuis vendredi.

On va attendre la parole présidentielle ce soir à 20h.

D'ici là on se dit ce ça valait peut-être la peine de reprendre le blog.